Les bases de l’enseignement du doudouk (Par Levon Chatikyan)
L’Arménie, dont je suis originaire est un petit pays qui se trouve dans sud du Caucase mais qui possède une culture très ancienne.
Ses voisins sont l’Iran, la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. l’Iran comme l’Arménie, possède une tradition musicale ancestrale qui est la source des maqam et modes.
Le doudouk :
Je vais vous présenter mon instrument le doudouk. Tous les peuples vivant dans le Caucase et la Turquie actuelle l’utilisent mais pas exactement de la même façon dans chacun de ces pays.
Pour les arméniens, le doudouk joue le même rôle que le violon pour le peuple Juif. Ces deux peuples ont en commun un passé très dramatique et ils ont trouvés à travers ces deux instruments un moyen d’exprimer leur douleur.
Le doudouk peut se jouer soit en soliste sou en accompagnement. Quand on joue en solo il est préférable d’être soutenu par un autre doudouk. Le premier soliste joue la mélodie, le deuxième doudouk joue la tonique basse en bourdon. Les arméniens appelle cela le Dam.
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Techniques de l’instrument :
La première approche avec l’instrument est la présentation du doudouk, sa facture, le bois avec lequel il est fabriqué, l’anche, et ses origines.
C’est un instrument à vent d’origine arménienne, composé d’un tube (fabrique en bois d’abricotier) et d’une anche double en roseau.
Dans le tube sur le haut, il y a 8 trous et sur l’arrière 2.
Un morceau de bois de vigne sur l’anche, joue le rôle de régulateur d’air et du son, et ce morceau de bois couvre le bec.
L’ensemble de ces pièces s’appelle le doudouk, un instrument simple mais qui produit une sonorité rare.
Pour pouvoir ouvrir l’anche on met de l’eau dans l’anche, peu après elle se gonfle et les lèvres se séparent. On attend 1 ou 2 mm, puis on ouvre le couvre bec, si l’eau coule, alors, l’anche est ouverte.
C’est un instrument diatonique, et transpositeur avec un ambitus d’une octave + un tiers auquel se rajoute une note que l’on obtient en pinçant les lèvres.
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Tenue de l’instrument:
Avant de commencer de jouer il est important d’expliquer la tenue de l’instrument à l’élève.
Pour une bonne tenue, il faut écarter les pieds , en avançant légèrement l’un des deux, tenir le dos droit ,et baisser un petit peu la tête .
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Respiration :
Il est nécessaire de maitriser la respiration. Pour une bonne respiration, il faut utiliser le ventre.
Exemple : on inspire l’air avec la bouche ou le nez, on remplit (gonfle) le ventre et on gonfle les joues, ensuite on contracte les muscles abdominaux, pour que l’air sorte avec plus de force.
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Tenue des doigts :
Il faut expliquer à l’élève comment poser les doigts sur l’instrument et comment l’équilibrer.
On prend le doudouk et on place la main gauche en haut, la main droite en bas.
La tenue du doudouk doit être équilibrée, pour cela il faut le tenir avec les 3 doigts de la main droite : le pouce, l’index et l’auriculaire. On place l’index avec la deuxième phalange à coté du 4ème trou, le pouce se place en face de l’index et l’auriculaire à coté du 7ème trou .
Maintenant, je vais vous donner une règle impérative. Pour que le doudouk sonne juste, il ne faut pas l’enfoncer dans le bouche de plus de ½ (un demi) cm . Si on l’enfonce plus, le son sera sourd et il sera plus difficile de souffler.
Il faut que l’anche corresponde aux lèvres du joueur par son épaisseur. Si le joueur est un enfant, l’anche, doit être fine. Lorsque l’élève aura acquis toutes ces consignes on essaye de produire du son, car pour cela il faut gonfler les joues. On inspire l’air avec la bouche ou le nez, on rempli le ventre, on serre les lèvres on gonfle les joues et on met l’anche entre les lèvres, ensuite on desserre les lèvres pour laisser l’air passer par l’anche et en même temps on contracte les muscles abdominaux pour que l’air sorte avec plus de force.
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L’émission du son :
Ensuite on explique à l’élève comment obtenir le son. Il existe deux doigtés pour jouer le doudouk : simples et complexe.
Le première son obtenu c’est la note do lorsque tous les trous sont ouverts.
Les doigts de la main gauche sont positionnés en haut de l’instrument , ils doivent fermer les trous avec la première phalange.
L’index de la main gauche forme la note si
Avec le pouce on forme le la
Avec le majeur on forme le sol
Avec l’annulaire le fa
Les doigts de la main droite sont positionnés en bas de l’instrument , ils doivent fermer les trous avec la deuxième phalange des doigts.
L’index de la main droite forme le mi
Avec le majeur on forme le ré
Avec l’annulaire le do
Dès que l’élève arrive à sortir des sons il faut lui apprendre à accorder l’instrument avec le morceau de bois qui ce trouve sur l’anche. En l’abaissant, les bords de l’anche se rapprochent, le débit de l’air diminue et donc les hauteurs des notes varient. Avec ce morceau de bois on adapte l’anche aux lèvres de l’élève.
C’est un instrument sans clef, c’est pourquoi on obtient les demi-tons en ouvrant ou fermant les trous à moitié.
Ex : do-do# en ouvrant à moitié l’annulaire de la main gauche.
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Le vibrato
Sur la plupart des instruments à vent on obtient le vibrato par la cage thoracique ou par le ventre, tandis que sur le doudouk on obtient le vibrato en gonflant les joues et en bougeant la mâchoire de haut en bas.
Il existe différents types de vibratos : lent, rapide et court.
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Le jeu de doigts pairs ou impairs
Dans la musique arménienne et caucasienne on utilise les jeux de doigts pairs et impairs. Dans le musique traditionnelle, musique des troubadours, dans les maqams on utilise les jeux de doigts pairs, tandis que dans la musique religieuse on utilise les jeux de doigts impairs.
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Les attaques de la gorge forte et faible
La plupart des instruments a vent utilisent la langue pour les notes répétées tandis qu’ au doudouk on utilise les attaques de la gorge forte et faible.
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Glissando
On obtient le glissando en conjuguant le travail des lèvres et des doigts, en ouvrant et en fermant les doigts.
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Le souffle continu
On inspire par le nez et on souffle par la bouche sans couper le souffle.
Objectifs par cycle
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Premier cycle:
Savoir jouer la gamme de do majeur d’une octave et un mode avec le do dièze et le si bémol ce mode s’appelle bayati Chiraz chez les orientaux et le mode de premier degré dans la musique religieuse arménienne. Et savoir jouer cette gamme et ce mode avec les différentes techniques, exemple : différentes attaques et le vibrato.
Savoir jouer une étude, 2 ou 3 morceaux lents, 1 ou 2 danse et un extrait de musique religieuse.
Savoir utiliser les différents techniques en exécutant ces morceaux.
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Deuxième cycle:
Aborder la deuxième position pour pouvoir jouer une octave + 2 notes, avec les deuxième phalanges :
On place la main gauche en haut, la main droite en bas.
Tous les doigts ouverts on forme le do.
L’index de la main gauche forme le si.
Avec le pouce on forme le la.
Avec le majeur on forme le sol,
Avec l’annulaire le fa,
Avec l’auriculaire le mi,
L’index de la main droite forme le ré,
Avec le majeur on forme le do,
Avec l’annulaire le si,
Avec l’auriculaire le la et une note qu’on obtient lorsque tout les doigts sont ouverts et les lèvres serrées : la note ré.
On approfondi les acquis du I° cycle en travaillent sur la vitesse et les différentes techniques abordées et on conjugue les 3 techniques fondamentales du doudouk : le jeux de gorge, des doigts et des lèvres et on apprend le souffle continue. Cela donne une couleur plus éclatante.
L’élève doit apprendre 2 ou 3 gammes, un mâqam avec les modulations, exemple : chour, chour-chanaz, bayati guadjar, chour.
1ou 2 musiques religieuses, 1ou 2 morceaux pour 2 ou 3 doudouks pour que les élèves puissent s’écouter.
Si l’élève est bien avancé on développe la mémorisation par l’écoute : le professeur joue un morceau simple et l’élève doit le reproduire.
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Troisième cycle :
Le III° cycle est l’approfondissement des deux cycles précédents avec plus d’exigence.
L’élève doit savoir jouer les 7 modes importants du Caucase avec les modulations : chour, bayati chiraz, sega, raste, tchargua, chustar houmayoum, les 5 mode religieux, exemple de 1èr au 5ème degré, pouvoir jouer les différentes musique et danse caucasienne d’époques et de styles différents. Maitriser tout les techniques de doudouk.
Pour les élèves s’orientant vers une carrière professionnelle, il est souhaitable que les connaissances soient élargies à deux autres instruments populaires : Le Zourna (proche du hautbois) et le Chevi (proche de la flute à bec). Bien que la technique de ces deux instruments soit sur certains points différents de celle du Doudouk il est de tradition qu’un bon joueur de Doudouk les pratiques.
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